Grève, service de santé et cours de cuisine inclus

Un syndicat dans la zone de non-droit des usines sri lankaises, productrices d’articles destinés au marché mondial

La zone de libre-échange de Katunayake se situe à 30 kilomètres de la capitale Colombo. "Quatre-vingt pourcent des employés y sont des femmes", affirme Anton Marcus du syndicat Free Trade Zone and General Services Employees Union, partenaire de medico. Les femmes y vivent dans des petites pensions, appelées "boarding houses", à trois dans une chambre, un coin cuisine ouvert devant la porte, et quelques douches dans le bâtiment. Les conditions de travail y sont dures, les surveillants sans égard pour autrui, le salaire si bas que la plupart acceptent "volontairement" d’ajouter des heures supplémentaires.

Après des années de travail illégal, FTZ&GSEU est aujourd’hui le syndicat le plus puissant dans les zones de libre-échange du Sri Lanka. Non seulement ses activités portent sur le salaire et le droit du travail, mais aussi sur la santé de ses membres. Le temps manque tout simplement aux ouvrières pour se rendre à l’hôpital public et les honoraires des médecins privés engloutissent très vite tout un mois de salaire. Avec le soutien de medico, le syndicat propose son aide deux fois par semaines et ce, dans ces locaux, à la fin de la journée de travail. Une assistante médicale et un médecin examinent environ vingt femmes par consultation et une petite pharmacie fournit les médicaments les plus importants. Entre autres services, le syndicat propose un cours de cuisine pour lequel il a pu engager un cuisinier célèbre et qui fait des émissions à la télé sri lankaise. Que devrait-on cuisiner et comment, quand le soir, il ne nous reste plus qu’une demi-heure pour préparer un repas à la petite lumière d’un réchaud à kérosène ? Le conseil le plus important du maestro télé est le suivant : les ouvrières doivent se charger ensemble de faire les courses et la cuisine car tout comme dans la lutte pour les salaires et le droit au travail, toute seule, on n’en vient pas à bout.

Publié: 03. novembre 2011

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