Liberté … et maintenant ?

Une nouvelle Syrie

03/03/2025   Temps de lecture: 16 min

Un reportage de Damas et Rojava. Par Anita Starosta

Sur la route menant d'Amman à la frontière syrienne, nous dépassons des petites voitures et des minibus bringuebalants. Sur les toits s'empilent des matelas, des caisses et des meubles. À en juger par leurs plaques d'immatriculation, ces véhicules transportent des rapatriés. Rien qu'en Jordanie, on comptait récemment plus de 700 000 réfugiés syriens. Aujourd'hui, des milliers d'entre eux sont sur le chemin du retour. À peine ont-ils franchi la frontière qu'ils découvrent un décor inhabituel : les postes-frontières ont été rénovés, une chanson révolutionnaire de 2011 résonne dans un hall à travers des haut-parleurs. Des écrans d'information indiquent non seulement que la procédure d'entrée a été simplifiée, mais affichent aussi des mots jusqu'alors inimaginables : « Welcome to Syria, your homeland has missed you » (Bienvenue en Syrie, vous avez manqué à votre patrie) et « Syria is the beginning : Be part of its bright future » (Syrie, le renouveau: soyez partie prenante de son avenir radieux).

Même amabilité de la part des hommes aux postes de contrôle qui nous accueillent chaleureusement. Ils arborent le badge HTS, mais ne portent pas d'uniforme. Nous passons devant des chars calcinés et des postes de contrôle démolis. Notre chauffeur nous raconte qu'autrefois, c’étaient les services secrets qui faisaient la loi ici. Les brimades étaient monnaie courante et régulièrement, les contrôles aboutissaient à des arrestations. Le « autrefois » dont il parle remonte à seulement sept semaines. Début décembre 2024, le régime du président Bachar al-Assad s'est effondré. Personne n'aurait pu le prévoir. Et l'ancien monde a bel et bien disparu. Mais la nouvelle Syrie a-t-elle déjà vu le jour ? 

La nouvelle ancienne capitale

Nous arrivons à Damas. Dans la capitale, impossible d'ignorer les traces du soulèvement. Le bureau des migrations et des passeports a été réduit en cendres et dans le quartier général dévasté du parti Baas, des portraits déchirés de Hafez al-Assad jonchent le sol de l'entrée. Le bâtiment est plus ou moins surveillé, trois jeunes combattants du HTS fument autour d'un baril enflammé. Les banlieues est de la Ghouta ressemblent à un champ de ruines. Autrefois peuplée de 500 000 personnes, la région était en grande partie contrôlée par les milices de l'opposition pendant plusieurs années de guerre civile. Le régime l'a réduite en ruines avec l'aide de la Russie. En 2018, des centaines de milliers d'habitant:es ont pu ensuite être évacué:es vers Idlib.

Mais loin des ruines, la vie bat son plein. Les habitant:es se pressent dans le souk al-Hamidiya, la vieille ville grouille de familles, les jeunes prennent des selfies avec les miliciens du HTS. Tout porte à croire que la population se félicite de la nouvelle Syrie et souhaite en faire partie. Dans les cafés et les restaurants, en revanche, seules quelques tables sont occupées. Beaucoup n'ont tout simplement pas les moyens de s’y rendre. L'économie du pays est en ruine et les prix des denrées alimentaires restent élevés. Les places publiques n'en sont que plus importantes.  Véhicule essentiel de la mémoire collective, ces espaces jouent un rôle crucial dans le processus de réconciliation et de reconstruction qui s'amorce.

Les jours qui ont suivi l'ouverture des prisons, la place Al-Marjeh est devenue un lieu du dernier espoir : des mères désespérées y ont accroché des photos de leurs fils et filles disparus, en laissant leurs numéros de téléphone. Peut-être que leur enfant était encore en vie, quelqu’un reconnaîtrait peut-être la personne sur la photo Plus de 120 000 disparitions ont été recensées, mais le nombre de cas non signalés est bien plus élevé. Dans le même temps, le présent et l'avenir du pays sont également disputés sur les places publiques. Aujourd'hui, une veillée pour la protection des minorités doit avoir lieu sur la place Al-Marjeh. Chacun trouvera-t-il sa place dans la nouvelle communauté qui se construit dans ce pays multiethnique et multiconfessionnel ? Chacun trouvera-t-il protection ? Nous entendons également parler d'attaques et de persécutions contre les Alaouites, le groupe ethnique auquel appartient également al-Assad. La Syrie est une terre meurtrie, hantée par tant de « comptes à régler ».

Des militant:es, des intellectuel:les et des rapatrié:es d'Europe se retrouvent au Café Rawda. Autrefois, on pouvait être sûr qu'un agent de la sécurité d'État était assis à la table voisine. Mais aujourd'hui, pour la première fois depuis longtemps, les gens peuvent parler ouvertement et se réjouir. Toutes les personnes présentes sont inspiré:es par le fait qu'une porte s'est ouverte vers un avenir meilleur et pacifique pour le pays. Et toutes sont conscientes que la société civile et tous:tes ceux:celles qui se battent depuis 2011 pour une Syrie démocratique ont un rôle décisif à jouer pour saisir cette opportunité. Les discussions se poursuivent tard dans la nuit, et le nouveau gouvernement HTS est également considéré avec scepticisme. On en sait trop sur le passé des islamistes et leur règne à Idlib. Beaucoup voient le fait qu'il y ait eu peu d'effusions de sang lors de la prise de pouvoir comme un signe d'un avenir pacifique possible. Les gens ne veulent pas être privés de la liberté qu'ils ont enfin acquise.

À quoi ressemblera la voie à suivre ? Selon le plan des nouveaux dirigeants, un comité doit être mis en place afin de mener un dialogue national sur la composition d'un éventuel gouvernement et la démocratisation de la Syrie. Une nouvelle constitution doit être adoptée dans trois ans, suivie d'élections dans quatre ans. Cependant, des critiques s'élèvent également au sein de la société civile syrienne, rapporte Huda Khaity, partenaire de medico et militante des droits des femmes. Les processus décisionnels et la composition du comité manquent de transparence.

L’enfer syrien

Au nord de Damas, au milieu de montagnes aux reflets dorés, se trouve la redoutable prison militaire de Sednaya. Depuis 2012, elle accueillait principalement des prisonniers politiques, dont des dizaines de milliers sont décédés. Le 8 décembre 2024, 2 000 détenus ont été libérés et sortis de leurs cellules. Le drapeau de la révolution syrienne est peint sur les murs de la porte d'entrée, avec en dessous la phrase « L'abattoir humain – Nous n'oublierons pas, nous ne pardonnerons pas ». Nous empruntons la route qui serpente à flanc de colline pour rejoindre le bâtiment principal. Devant l'entrée de cet édifice effrayant, le béton de la chaussée est fissuré. Ici aussi, on a cherché des cellules secrètes. Lorsque nous entrons dans le complexe, une odeur de décomposition nous prend à la gorge. Puis nous découvrons le tribunal militaire qui a prononcé des milliers de condamnations à mort, les cages où les détenus attendaient leur jugement et la cour où les exécutions avaient lieu.

Plus nous nous approchons des cellules collectives, plus l'odeur devient âcre. Ces pièces sombres, d'une superficie d'environ 20 mètres carrés, pouvaient enfermer jusqu'à 100 personnes. Plus tard, des survivants nous raconteront le système de terreur, toutes les formes imaginables de musèlement, de délation, de viol et de torture. Pour les détenus, l'important n'était pas de survivre, mais de mourir le plus vite possible. Personne ne sait exactement ce qu'il adviendra de ce lieu d'horreur. Beaucoup souhaitent que justice soit faite, que la vérité soit établie, que les victimes soient entendues et que les coupables soient punis, qu'ils se soient enfuis à l'étranger ou qu'ils vivent encore dans le pays. Le chemin sera long.

Les avocats de la résistance

De retour à Damas, nous éclairons notre chemin dans une cage d'escalier sombre à l'aide de nos téléphones portables. Dans un bureau, nous rencontrons l'avocate Jihan et les avocats Hussein, Adil et Amar. Ce moment est particulier. C'est en effet la première fois depuis longtemps que tous les quatre se retrouvent en personne. « Nous étions tous emprisonnés dans ce pays », raconte Hussein. « Je n'aurais jamais imaginé que nous nous retrouverions un jour dans un bureau avec une organisation internationale de défense des droits humains. » Nous discutons pendant des heures. Les rires fusent, mais les larmes coulent aussi. Le drapeau de la révolution syrienne est accroché à l'un des murs du bureau.

Tous les quatre font partie du réseau d'avocats du Center for Legal Studies and Research (The Center) soutenu par medico. Certains membres se sont engagés dans la défense des droits humains depuis l'exil ces dernières années, notamment l'avocat Anwar al Buni, qui a mené depuis Berlin des procédures devant les tribunaux européens contre des auteurs de crimes syriens. Ils ont eux-mêmes travaillé dans la clandestinité en Syrie, parfois au péril de leur vie. Aussi longtemps et autant qu'ils le pouvaient, ils ont fourni aux détenus des prisons civiles de l'argent, des vêtements ou des produits d'hygiène, défendu des prisonniers politiques et tenté d'empêcher l'exécution de peines capitales. Ils ont ainsi réussi à obtenir 23 acquittements et trouvé à maintes reprises des moyens de mener des procès au sein d'un système corrompu.

Ils étaient souvent le seul lien avec le monde extérieur pour les prisonniers. Certains d'entre eux sont restés en contact même après leur libération. Mais beaucoup ont du mal à se remettre sur pied, explique Hussein. C'est le cas de Sinan, qui nous accompagnait à Damas. En 2011, à l'âge de 23 ans, il s'était engagé dans la résistance civile. Les sbires du régime l'ont arrêté et il a été envoyé dans une prison où il a été torturé par les services secrets. Il a survécu et, grâce à l'argent versé par sa famille, il a été transféré à la prison civile d'Adra. Il a passé douze ans en détention et a été libéré il y a six semaines. Il ne prononce toujours pas le nom d'Assad à voix haute. « Je dois d'abord me réhabituer à la liberté », dit-il.

« Des cas comme le sien, il en existe des milliers », rapporte Amar en montrant les dizaines de cartons empilés un peu partout dans les bureaux. Certains contiennent des documents provenant de Sednaya. Amar ouvre un dossier et en sort des documents : des jugements, des cartes d'identité de détenus, des badges de gardiens, des listes. Les avocats ont pu mettre la main sur des centaines de milliers de dossiers provenant de l'appareil répressif du régime. Ses collègues ont déjà formé des équipes de bénévoles qui aideront à traiter les documents conformément aux normes internationales. La création d'une base de données est essentielle à la poursuite des procédures pénales et à ce que l'on appelle en jargon technique la « justice transitionnelle ». Le gouvernement HTS soutient ce processus pour l'instant. Mais l'équipe du Centre ne se contente pas de regarder en arrière. Elle suit également de près ce qui se passe actuellement en Syrie. En effet, les violations des droits humains se poursuivent, sous forme d'arrestations arbitraires ou d'exécutions extrajudiciaires. Ces crimes-là, les avocats en sont convaincus, doivent également être réprimés. A l'évidence, une véritable démocratie ne peut exister sans justice équitable. Pour reprendre les propos de Jihan : « Les crimes du régime syrien ne doivent pas être perpétrés par de nouvelles mains. » 

Que reste-t-il de Rojava ?

La situation est complètement différente lors de notre visite au Rojava. Notre première étape est la grande ville de Qamishlo. Il est vrai que la région est de facto autonome depuis un accord conclu en 2012, lorsque le régime s'est retiré et a laissé aux Forces démocratiques kurdes (FDS) le soin de combattre les milices de l'« État islamique ». La dictature n'était toutefois pas absente. Elle contrôlait l'aéroport de Qamishlo et certains quartiers jusqu'à la fin. De plus, des forces militaires syriennes et russes étaient stationnées dans la région à la suite des attaques turques menées en 2019, sur la base d'un accord que le gouvernement autonome avait été contraint de conclure dans sa lutte pour sa survie. Et aujourd'hui ? Les restes d'une statue démolie de Hafez al-Assad jonchent un rond-point. Le fait que personne ici ne pleure le parti Baas est le résultat d'une longue histoire. Pendant des décennies, les Kurdes n'ont bénéficié que de droits limités et le nord-est a été délibérément maintenu dans un état de sous-développement. Au contraire, les projets du gouvernement visaient à « arabiser » la région. Dans les villes à majorité arabe, le nouveau gouvernement du HTS bénéficie donc également d'un certain soutien. Les vieilles rancœurs anti-kurdes refont également surface.

À Qamishlo, nous rencontrons des partenaires médicaux et de nombreuses connaissances de longue date. L'incertitude qui plane sur la nouvelle Syrie est encore plus grande ici qu'à Damas. La douleur et les expériences vécues avec Al-Nosra, l'organisation qui a précédé HTS, et tous les autres groupes islamistes radicaux sont trop profondément enracinées pour être balayées par l'exubérance joyeuse qui règne dans le reste du pays. Le scepticisme est alimenté par des informations telles que la nomination au gouvernement de transition d'un chef de milice islamiste qui a délibérément assassiné la politicienne kurde Hevrin Khalef en 2019. Néanmoins, des discussions préliminaires ont eu lieu avec le gouvernement du HTS sous la direction du commandant des FDS Mazloum Abdî, et des déclarations d'intention laissent entrevoir une lueur d'espoir. Mais les paroles doivent être suivies d'actes.

Entre-temps, il est devenu évident que ni les représentants de l'administration autonome du nord-est de la Syrie ni les autres minorités ne feront partie du comité national de transition. Les Kurdes n'ont toutefois pas d'autre choix que de négocier avec le nouveau gouvernement. Dans le même temps, certaines conditions sont non négociables. Elles concernent les libertés politiques, l'administration des villes, la répartition équitable des ressources et la question du rôle futur des forces des FDS. À cette fin, l'administration autonome organise actuellement un processus de dialogue interne. « Personne ne renoncera à ce qui a été obtenu de haute lutte au cours des dix dernières années, en particulier les droits des femmes », nous a déclaré Evin lors d'une réunion à Hassaké. Evin a été membre de la commission des femmes de l'administration autonome. Actuellement, les postes de direction au Rojava sont occupés à parité. Des lois protègent les femmes contre la violence, la polygamie est interdite, les femmes et les hommes ont les mêmes chances dans l'éducation et l'armée. La plupart de ces acquis seront-ils préservés dans la nouvelle Syrie ? L'avenir nous le dira.

Un exil sans fin 

Dans l’intervalle, la menace pesant sur le Rojava s’est considérablement intensifiée. L’Armée nationale syrienne (ANS), financée par la Turquie, issue de l’Armée syrienne libre et occupant depuis 2016 une partie des territoires kurdes du nord de la Syrie, a profité de l’avancée du HTS en décembre 2024 pour lancer de nouvelles offensives dans la zone autonome. Tel Rifat/Shebha et la ville de Manbidsch ont dû renoncer aux unités kurdes. À l’heure actuelle, la ville de Kobané, symbole de l’affirmation kurde depuis l’expulsion réussie de l’EI, est sous le feu des bombardements. L’offensive a également provoqué de nouvelles vagues migratoires massives. Début décembre, 120 000 personnes ont dû fuir pendant la nuit vers Tabqa et Raqqa, la plupart d’entre elles avait déjà été chassée d’Afrin par l’ASN quelques années auparavant.

Les secouristes du Croissant-Rouge kurde ont mis en place des infrastructures d'urgence avec l'aide de medico. Les arrivants sont hébergés dans des écoles, des mosquées, des centres communautaires et des stades, mais aussi dans d'anciens bâtiments du régime. Avec nos partenaires du Croissant-Rouge kurde, nous visitons les centres d'hébergement d'urgence à Qamishlo et Hassaké. Tout manque ici, la situation est désastreuse. L'aide internationale est quasi inexistante. Malgré tout, la solidarité au sein de la population est immense : beaucoup ont mis leur logement à disposition des réfugiés, collecté des dons matériels et organisé des activités pour les enfants.

La prochaine étape est le camp de Newroz, près de Derik, à l'extrémité nord-est du pays. C'est l'un des quarante camps de réfugiés de la région, qui sont tous utilisés, en permanence, pour accueillir de nouveaux déplacés et réfugiés. L'administration du camp n'a pas beaucoup de temps à nous consacrer : près de 16 000 personnes vivent actuellement ici et leur nombre augmente chaque jour. 51 familles viennent d'arriver des villes de Raqqa et Tabqa. On y manque de tout : de tentes, d'infrastructures sanitaires et de biens de première nécessité. Pourtant, hommes et femmes continuent de décharger des grands camions leurs maigres possessions.

Il leur reste tellement peu. Une femme se tient devant nous, désespérée. Elle raconte qu'elle a dû fuir les islamistes à Shebha. À Tabqa, elle a dormi dans la rue, à Raqqa dans une école. « Nous avons fui toute la Syrie et voilà que nous nous retrouvons sans rien. »

Soudain, l'agitation. La mauvaise nouvelle vient de tomber : Trump a suspendu l'aide américaine au développement par décret. Pour l'heure, on ignore ce que cela implique pour la population d'ici qui redoute déjà le retrait des troupes américaines. Il faut néanmoins s'attendre au pire. Jusqu'à présent, les fonds américains servaient à financer l'approvisionnement en eau et en pain, ainsi que le paiement du personnel administratif. Dans les jours qui suivent, nous apprenons de plusieurs sources que des employé:es d'organisations humanitaires locales financées par l'USAID ont été licencié:es par e-mail, sans autre forme de procès. Selon notre accompagnateur Ossama, près de 300 personnes seraient concernées. Or, au moins 500 000 personnes dans la région dépendent de l'aide humanitaire. Ossama a lui-même travaillé sur un projet de développement écologique et se retrouve aujourd'hui sans emploi.

Au moment de partir, un sentiment ambivalent s'empare de moi. La chute du régime a bouleversé les repères et ouvert de nouveaux horizons. L'avenir de la Syrie reste incertain. Mais alors que les habitant:es d'une grande partie du pays ont désormais quelque chose à gagner, celles:ceux du nord-est craignent de perdre encore plus, voire tout ce qu'ils:elles ont.

Anita Starosta dirige le département des relations publiques de medico international. Historienne de formation, elle est responsable en charge de la communication sur la Turquie, le nord de la Syrie et l’Irak. 

Depuis 2011, du Rojava à Damas, medico soutient celles et ceux qui n'ont pas renoncé à une Syrie démocratique malgré la guerre civile et le terrorisme, en apportant une aide d'urgence, en contribuant au travail de mémoire, en fournissant des soins médicaux et en renforçant les luttes féministes.

Que ce soit à travers la campagne de dons « Solardarity » ou le MENA Prison Forum, des articles ou des podcasts, medico a également à coeur de sensibiliser l'opinion publique allemande à la situation dans cette région et de susciter la solidarité. Seule votre générosité nous aidera à y parvenir. Mot-clé pour les dons : Syrie


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