Israël/Palestine

Destruction et usure

L’offensive militaire israélienne de l’été 2014 a transformé de vastes zones de Gaza en scènes de dévastation. Les partenaires de medico ont offert une aide médicale d’urgence.

par Riad Othman

 

Le soir du 7 juillet 2014, l’attaque menée contre Gaza avec tous les moyens militaires disponibles a commencé. Elle a duré plus de sept semaines. À de quelques exceptions près, malgré la présence des médias internationaux, plus de 2 200 personnes (pour l’essentiel des civils) sont mortes, victimes anonymes, dans une Bande de Gaza entièrement bouclée. Même pour un tel massacre et pour ces morts, il existe des règles, comme il en existe pour la destruction des bâtiments et infrastructures non militaires : le droit international humanitaire.

L’anonymat est à la fois la cause et l’effet d’un système qui privilégie et protège l’absence de châtiment. Même pendant les opérations militaires, l’armée israélienne a été soupçonnée d’avoir violé les règles fondamentales de la guerre. Toutefois, en raison du blocus, l’accès aux tribunaux israéliens présente des obstacles quasi insurmontables pour les résidents de Gaza. C’est ce qui fait que les demandes de dommages et intérêts contre les forces de sécurité israéliennes sont difficiles, voire impossibles.

Demander réparation

Le Centre Al Mezan pour les droits de l’homme, partenaire de medico, a documenté les circonstances des décès de centaines de personnes et de la destruction d’infrastructures civiles dans la Bande de Gaza afin de permettre aux civils de demander réparation de leurs préjudices. La documentation ainsi constituée servira également de base d’information à la commission d’enquête internationale. Depuis l’été 2014, Al Mezan et Adalah, autre partenaire de medico, ont engagé 15 poursuites et formulé autant de demandes d’ouverture d’enquêtes auprès de l’avocat général de l’armée israélienne.

Pendant les violences, les partenaires de medico ont fourni une aide médicale d’urgence. La société palestinienne de secours médical (Palestinian Medical Relief Society – PMRS) a soigné les personnes déplacées à l’intérieur du pays dans des cliniques mobiles. Elle a pu se procurer des médicaments et des fournitures et assurer un post-traitement médical d’urgence. L’organisation communautaire pour les femmes et les jeunes « Culture and Free Thought Association » a distribué des vêtements, des nécessaires de toilette, des matelas, de l’eau et des aliments aux personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, à Khan Younès, dans la partie sud de la Bande de Gaza. L’organisation Physicians for Human Rights – Israël a également envoyé dans la Bande de Gaza un certain nombre de camions chargés de médicaments et ont ainsi montré qu’il existe encore, dans la société israélienne, des groupes en faveur d’une juste paix.

La population de Gaza continue d’attendre les travaux de reconstruction

Pendant ce temps, en 2015, la population de Gaza continue d’attendre les travaux de reconstruction. Plus de 100 000 personnes sont toujours sans abri. Il n’y a toujours pas le moindre signe de l’aide promise lors de la Conférence du Caire en octobre 2014. Robert Turner, directeur de l’UNRWA, à Gaza, a récemment déclaré : « Aucune des maisons détruites au cours de l’été 2014 n’a été reconstruite.» Il ne se fait pas d’illusions sur les causes des problèmes dans la Bande de Gaza. « Le blocus a presque entièrement détruit le secteur privé et a créé de la pauvreté et du chômage. Nous sommes témoins d’un processus de régression du développement. » La terreur des bombes n’est qu’un élément d’une stratégie visant à systématiquement annihiler tous les espoirs des habitants de Gaza et à transformer leur vie en une lutte pour leur survie dans une réalité de plus en plus sombre.

Publié: 25. juin 2015

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