Une longue histoire de solidarité

Depuis les luttes pour l’indépendance des années 1980, medico appuie l’organisation de santé ACCSS

Depuis les années 1980, medico international coopère avec ACCSS, organisation de santé et communautaire ainsi qu’avec les précurseurs de cette dernière. La coopération a débuté lors des luttes pour l’indépendance au Guatemala dont le but était de combattre la dictature militaire alors au pouvoir. A cette époque, medico a entre autres appuyé, des initiatives de santé dans les camps de réfugiés guatémaltèques au Mexique et approvisionné les "villages en résistance" de la région frontalière guatémaltèque, par exemple en médicaments. En fuyant la politique d’extermination dirigée contre la population indigène, les villageois ont cherché un abri dans les forêts de la région du Nord. La coopération avec le prédécesseur d’ACCSS est née dans ces contextes. medico appuyait la formation de promoteurs de santé et de la médecine dentaire tant dans les villages clandestins que dans les camps de réfugiés.

Après la fin de la guerre civile, les collègues guatémaltèques, avec le soutien de medico, ont organisé le retour des réfugiés. Ce faisant, il s’est agi d’intégrer les expériences en matière d’auto-organisation et de compréhension émancipatoire de la santé dans les nouveaux contextes de vie, puis de veiller à ce qu’elles y évoluent.

A bien des égards, cette entreprise a été fructueuse. A titre d’exemple, mentionnons le centre de santé et de formation qu’ACCSS a érigé en périphérie de la ville de Playa Grande, dans le Nord du Guatemala et ce, grâce au soutien financier du Ministère fédéral allemand pour la coopération au développement, dont medico a soumis la demande. Le centre est un oasis, une arche de Noé pour un autre avenir : les couleurs somptueuses des plantes tropicales du jardin d’herbes aromatiques, le système de recyclage permettant de nettoyer les déchets sanitaires à un degré tel qu’ils pourraient en être potables, les règles de comportement vis-à-vis des autres et de l’institution soigneusement suivies par les résidentes et résidents temporaires, en sont autant de symboles. Composé d’un rez-de-chaussée et d’un étage, le bâtiment est aussi bien éclairé qu’aéré. Les portes menant aux bureaux restent ouvertes. Tout donne une sensation de sécurité. Dans l’atelier, les adolescents peuvent participer à des cours de base pour s’initier à divers métiers. C’est également dans le même centre que les promoteurs de santé suivent leur formation initiale et continue.

Parmi eux, Santos Chen, Sebastián Bartolo, Viviano Matias et Juana Perez. Les trois hommes viennent des villages secrets et ont déjà effectué des travaux communautaires durant leur adolescence. Agée de 42 ans, Juana vient de rejoindre le centre il y a peu d’années et est aujourd’hui une promotrice de santé et sage-femme hautement qualifiée. Santos, un paysan venant du village Cimientos de la Esperanza, qui travaille les week-ends comme promoteur de santé à la station du village, raconte comment il a opéré une jeune fille d’une tumeur sur la langue. Le père de la jeune fille l’avait persuadé de l’opérer car il ne voyait aucune autre possibilité de guérir son enfant. En vain, ils avaient cherché de l’aide au sein du système de santé public mal équipé. Tout comme les autres promoteurs de santé, Santos a suivi des formations continues en médecine dentaire, médecine douce et acupuncture. Il connait des spécialistes de la capitale et de l’étranger et a discuté avec ces derniers des problèmes de santé rencontrés dans un village guatémaltèque.

Sebastián qui a effectué une formation de promoteurs en trois étapes ainsi qu’une formation dans le domaine de la comptabilité rapporte que non seulement il soigne les dents de ses collègues du village mais maîtrise également la comptabilité. Au cours des dernières années, ACCSS a formé de cette manière environ 100 promoteurs. Confiants en eux-mêmes, ces derniers permettent d’entretenir l’espoir que certaines choses vont changer au Guatemala.

Publié: 03. novembre 2011

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